La mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) est l’une des plus meurtrières de l’histoire des Casques bleus, avec 60 morts, a indiqué lundi l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
Dans un rapport intitulé « Tendances de la mortalité dans les opérations de paix de l’ONU », le SIPRI précise que 1.938 casques bleus des missions de l’ONU ont péri depuis la première opération de paix au Proche-Orient en 1948, mais dont près des trois quarts dans des accidents ou de mort naturelle.
Les missions les plus meurtrières ont eu lieu dans les années 1990, avec deux très petites opérations au Tadjikistan et en Géorgie (trois et huit morts respectivement, le taux de mortalité le plus élevé), mais surtout l’UNOSOM II en Somalie (1993-1995), avec 148 morts, dont 109 violentes, pour près de 19.000 soldats engagés.
Avec 60 morts dont 40 violentes pour quelque 8.400 soldats engagés au Mali, la MINUSMA arrive juste après en termes de taux de mortalité. Pour le SIPRI, elle est « l’une des opérations de maintien de la paix de l’ONU les plus meurtrières jamais vues », alors que dans l’ensemble la mortalité chez les Casques bleus a nettement diminué.
Le Mali fait partie, d’après les auteurs du rapport, des missions de paix où les Casques bleus « ont été attaqués par des groupes extrémistes violents » et au cours de laquelle ils ont été « déployés dans des régions où il y a peu ou pas de paix à maintenir ».
Beaucoup d’entre eux « sont morts dans des incidents faisant plusieurs victimes, souvent à cause de bombes improvisées posées sur la route ou d’attaques ciblées. Ce type d’attaque asymétrique contre eux est une évolution relativement récente, et l’expérience de la MINUSMA souligne que l’ONU a du mal à s’adapter à ce nouveau genre de menace », relève le SIPRI.