Les Etats Unis ont accusé mercredi les autorités rwandaises de participer activement au recrutement des réfugiés burundais afin de les enrôler dans une opposition armée pour lutter contre le pouvoir burundais, des accusations graves qui risquent de crisper d’avantage les relations tendues qui existent entre les deux voisins africains.
Washington a en effet pointé du doigt l’implication de Kigali dans ce qu’elle estime être un recrutement massif de réfugiés burundais dans des camps au Rwanda. Le gouvernement américain pense d’ailleurs que ces nouvelles recrues suivent des formations militaires afin de mener des attaques contre le pouvoir central burundais représenté par Pierre Nkurunziza.
Le chef d’État burundais fait face à une contestation de plus en plus violente depuis plusieurs mois, en cause sa volonté de s’accrocher au pouvoir pour un troisième mandat présidentiel. Une partie de la population burundaise s’oppose catégoriquement à ce coup d’Etat constitutionnel qui a conduit le pays au bord du gouffre.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique et sécuritaire depuis la réélection du président Pierre Nkurunziza, en juillet 2015 à un troisième mandat à la tête du pays. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées depuis l’éclatement de cette crise qui menace la stabilité même de la région des Grands Lacs. Au total, plus de 230 000 personnes ont été forcées de s’exiler pour échapper aux violences qui y sont liées.
Historiquement, les Etats Unis et le Rwanda entretiennent de très bonnes relations, toutefois leurs rapports se sont brusquement refroidis depuis l’éclatement de cette affaire entre le Burundi et le Rwanda.
Pour le gouvernement américain, le rôle du Rwanda dans la région des Grands Lacs est jugé particulièrement néfaste dans la stabilité régionale. Kigali est en effet accusé par un certain nombre de pays d’essayer d’envenimer une situation déjà critique au Burundi voisin.