Le président du Bénin, Patrice Talon et son prédécesseur, Thomas Boni Yayi ont annoncé lundi à Abidjan une mise à plat de leurs relations, un décision qui a été favorisée par l’intermédiation des chefs d’État togolais Faure Gnassingbé et ivoirien Alassane Ouattara.
L’ancien homme d’affaires Patrice Talon, vainqueur des dernières élections présidentielles au Bénin avec plus de 65% des voix, avait été investi début avril. Il avait notamment été popularisé par le soutien qu’il avait apporté à Thomas Boni Yayi lors des élections présidentielles de 2006 et de 2011.
Patrice Talon avait en effet fortement participé au financement des campagnes présidentielles de son prédécesseur. Une solidarité qui avait rapproché les deux hommes.
Toutefois en 2012, après une affaire de tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat, dont Patrice Talon avait été accusé d’en être le principal instigateur, les deux hommes ont fini par s’embrouiller.
A cette époque, Patrice Talon était poursuivi au Bénin dans des affaires de malversations et avait été contraint de fuir le pays du fait de sa relation tendue avec l’ancien président béninois.
De nombreuses inculpations avaient par la suite été retenues contre l’homme d’affaires, ce qui a au final participé à la dégradation des relations qui liaient les deux hommes quelques années auparavant.
Il a fallu attendre mai 2014 pour que Thomas Boni Yayi accorde en fin de compte un pardon officiel à Patrice Talon. Deux ans après la fin de cette embrouille politique, les deux hommes ont de nouveau réaffirmé leurs solidarité qui s’inscrit dans une optique plus globale visant à garantir la stabilité politique du pays.
Les observateurs estiment que ce retour au calme dans le cercle du pouvoir béninois pourrait être bien perçu par la population locale qui était divisée depuis plusieurs années sur le sujet.