Face à la pêche de masse qui impacte négativement les revenus des pêcheurs somaliens, une bonne partie d’entre eux menace de reprendre les actes de piraterie au large des côtes de la corne de l’Afrique, une solution radicale qui pourrait selon eux compenser le manque à gagner des bateaux usines étrangers qui écument illégalement les eaux poissonneuses de leur pays.
Depuis près de deux ans, les actes de piraterie dans la région de la corne d’Afrique ont quasiment disparu. L’opération anti-piraterie Atalante, menée conjointement par les marines européenne, chinoise et américaine, a en effet porté un coup dur aux pirates somaliens.
Cette victoire a, d’ailleurs, eu deux conséquences majeures. La première est relative à la sécurité du transport maritime dans la région. La corne de l’Afrique est en effet devenue un passage où transitent des bateaux en toute quiétude.
Toutefois, la disparition des pirates dans cette zone a permis au bateaux de pêches internationaux d’écumer l’océan illégalement sans craindre de se faire amarrer par les pirates. Cette situation qui ne laisse que très peu de marge de manœuvre aux acteurs locaux, a ravivé les crainte d’une reprise de fonction des pirates somaliens.
Les pêcheurs de la région, dont une partie vivait auparavant des actes de piraterie, se sont reconvertis depuis 2014 à la pêche artisanale. Mais cette dernière, au vu des maigres revenus qu’en retirent les pêcheurs locaux, pourrait probablement être abandonnée au profit de la piraterie.
Ce secteur illégal qui en attire plus d’un pourrait donc bien connaître un renouveau du fait de la pression toujours plus forte exercée par les bateaux de pêche internationaux sur la pêcheurs locaux.
Ces derniers avaient d’ailleurs exprimé leur ras le bol en mettant à exécution leur menaces. Ils ont en effet pris en otage en mars 2015 l’équipage d’un chalutier iranien qui était soupçonné de se livrer à la pêche illégale au large des côtes somaliennes. Depuis maintenant plus d’un an, les 15 membres d’équipage de ce bateau de pêche sont toujours retenus en otage en Somalie.