Alors que la situation économique et sociale empire de jour en jour en Afrique du Sud, les élections municipales qui se sont ouvertes mercredi permettront au Congrès National Africain (ANC), le parti du président Jacob Zuma de mesurer sa notoriété auprès de la population.
L’ANC, au pouvoir en Afrique du sud depuis près de 22 ans, est en effet miné par des dissensions internes depuis plusieurs années. Le président Zuma, dont le second mandat a été marqué par plusieurs scandales de corruption, est au cœur de ces problèmes qui ont eu un impact négatif sur la situation économique et financière de la nation arc-en-ciel.
C’est dans ce contexte des plus inconfortables que se tiennent les élections municipales sud-africaines. Ces dernières sont d’ailleurs considérées par les observateurs comme un test politique pour l’ANC avant les prochaines élections présidentielles et législatives de 2019. De leurs résultats dépendra donc l’avenir de l’ANC. Les partis d’oppositions prendront-ils le relais du parti historique national qu’est l’ANC ?
D’après les sondages préliminaires, les résultats de ces municipales seront différents selon les régions. Les pronostics pour la capitale Pretoria ainsi que pour les autres grandes villes du pays font par exemple état d’un résultat très serré entre l’ANC et les partis d’opposition.
Pour les spécialistes, ces élections municipales, au vu de la manière dont les partis y ont fait campagne, ressemblent plus à un referendum sur Zuma et la performance de son gouvernement que sur l’élection des chefs de districts et municipalités. La défaite de l’ANC aura donc un impact non négligeable pour la suite des événements.
En effet la transition ne s’est jamais effectuée vers les partis d’opposition depuis la chute du régime d’apartheid qui prévalait jusqu’en 1994 en Afrique du Sud. Les conséquences d’une nouvelle gouvernance restent donc difficilement imaginables pour la majorité des sud-africains.