Le président Salva Kiir a procédé mercredi au limogeage de six de ses ministres réputés proche de son rival, l’ancien vice-président Riek Machar, une décision qui a renforcé la situation de conflit ouvert entre les deux dirigeants sud soudanais.
Cette purge gouvernementale a touché entre autres les ministres de l’Intérieur et du Pétrole, deux postes de première importance pour ce jeune pays pétrolier, tourmenté par une guerre fratricide qui n’en finit plus. Le président Salva Kiir a par ailleurs annoncé que les ministres limogés ont été remplacés par de nouvelles personnalités politiques provenant d’une faction dissidente du parti de son ancien vice-président.
Ce chamboulement politique s’inscrit dans la suite des profonds désaccords entre Salva Kiir et Riek Machar. Les deux dirigeants sud soudanais cultivent une animosité réciproque qui a mis à genoux l’économie du pays. De nombreux cessez-le-feu et accords de paix ont été signés depuis 2013, date à laquelle Riek Machar a rompu son alliance avec Salvaa Kiir, mais aucune trêve n’a réellement suivi la signature de ces textes.
La communauté internationale avait largement applaudi la signature, le mois dernier, d’un accord entre les deux dirigeants sud-soudanais. Mais quelques semaines seulement après le retour de Riek Machar à Juba, la situation a rapidement dérapé avec une reprise des armes entre les deux adversaires.
D’après le haut-commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), la guerre civile au Sud Soudan a fait près de 10.000 morts et plus de 2 millions de déplacés. Les ONG internationales ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire qui se dégrade chaque jour un peu plus dans ce jeune pays qui a acquis son indépendance en 2011.
Afin de tirer les leçons du cas sud-soudanais, la communauté internationale essaie d’intervenir différemment dans les autres conflits africains. Ceci, en privilégiant des règlements à l’amiable plutôt que des indépendances qui déboucheront sur des anarchies sécuritaires comme celle du Sud Soudan.