L’ancien seigneur de guerre Gédéon Kyungu Mutanga qui avait été condamné à la peine capitale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, est réapparu mardi en public dans la ville de Lumumbashi, une sortie médiatique qui lui a notamment permis d’apporter son soutien à l’actuel chef d’Etat congolais Joseph Kabila alors que ce dernier se prépare à rempiler pour un nouveau mandat présidentiel.
Chef d’un groupe rebelle d’origine maï-maï, le milicien Gédéon Kyungu Mutanga est réapparu publiquement lors d’une cérémonie organisée en son honneur mardi, soit plus de cinq ans après son évasion de prison. Les autorités locales, qui le pourchassaient jusqu’à très récemment, étaient conviées à l’événement. Et c’est d’ailleurs sous leur protection qu’il a prononcé son discours.
Ce dernier, a été marqué par plusieurs phrases choc encensant entre autres l’actuel chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila. Gédéon Kyungu Mutanga n’y est en effet pas allé de main morte lors de sa déclaration.
L’ancien chef de guerre a annoncé qu’il était venu pour déposer les armes et a même appelé ses compatriotes miliciens dont regorge la RDC à en faire de même : « Aujourd’hui, répondant à l’appel du président Joseph Kabila, je suis venu déposer les armes ».
Pour les observateurs, cette sortie médiatique n’a pas manqué de soulever une violente polémique en RDC. En effet, malgré les bonnes intentions qui se dégagent de son discours, Gédéon Kyungu Mutanga a commis des crimes aux conséquences ravageuses, notamment pour les populations de sa région du sud-est du pays.
Ainsi donc, l’acceptation par Kinshasha de sa reddition demeure controversée. Les ONG de défense de droits de l’homme critiquent ouvertement cette situation alors que les proches du pouvoir y voient une solution de sortie alternative pour les dizaines de milices armées qui pullulent dans les régions reculées de la RDC.