L’assemblée nationale ivoirienne a approuvé à une écrasante majorité mardi la réforme de la constitution tant souhaitée par le président Alassane Ouattara, une décision qui ouvre la voie à l’organisation d’un referendum afin de permettre aux ivoiriens de se prononcer sur ce sujet polémique.
Sur les 250 députés du parlement ivoirien, 239 se sont prononcés en faveur de la modification de la constitution. Une large majorité qui donne désormais plus de poids à ce projet très critiqué par une partie de l’opposition. Alassane Ouattara en a d’ailleurs fait son cheval de bataille pour son mandat, et pour cause, plusieurs points importants y seront modifiés.
Il s’agit entre autres de la suppression de la clause « d’ivoirité », obligation faite aux candidats se présentant à l’élection présidentielle d’avoir des parents nés ivoiriens. Le chef d’Etat ivoirien veut en effet supprimer cet article qui reste une source de tensions dans un pays ayant accueilli de nombreux migrants durant ces dernières décennies.
Alassane Ouattara en a d’ailleurs fait les frais lui-même, puisque le dirigeant ivoirien a eu le plus grand mal à s’affranchir de cette clause durant le précédent scrutin. Devenue symbole d’exclusion pour un partie de la population, cette clause reste néanmoins profondément ancrée dans les mœurs des nationalistes ivoiriens.
L’autre grand axe de cette modification constitutionnelle et qui reste également très critiquée par l’opposition concerne la création du poste de vice-président, dont les attributions seront décidées par le chef d’Etat lui-même. Un choix qui ne plaît pas aux organisations de la société civile puisqu’il soulève un profond débat sur la légitimité démocratique de ce haut poste.
Enfin, le nouveau texte présente une clause visant à créer un sénat dont le tiers des membres seraient nommés par le chef d’Etat. Afin de trancher sur la question de l’adoption de ce nouveau texte, les ivoiriens seront appelé aux urnes le 30 octobre prochain.