Les députés burundais ont approuvé mercredi à une grande majorité un projet de loi visant à retirer le Burundi de la Cour Pénale Internationale, une initiative qui pourrait à terme s’avérer utile pour protéger le président Pierre Nkurunziza et les hauts commis de l’Etat si une enquête de la CPI venait à leur reprocher les violences qui se déroulent actuellement le pays.
Sur les 110 députés présents mercredi, 94 ont voté pour la sortie du Burundi de la CPI, 14 ont voté blanc et deux s’y sont opposés. Cette approbation parlementaire ouvre désormais la voie à une autre étape non moins importante, le vote du Sénat.
Passage obligé avant la validation de ce projet de loi par le président Pierre Nkurunziza, le vote du Sénat ne représente toutefois pas un grand défi pour ce texte, puisque la chambre est en majorité contrôlée par le parti au pouvoir.
Le Burundi avait laissé exprimer la semaine passée son désir de quitter la CPI, du fait de la pression toujours plus croissante de la communauté internationale sur le cercle du pouvoir burundais. L’ONU avait en effet lancé quelques jours plus tôt une enquête sur les violations des droits de l’Homme commises dans le pays depuis avril 2015.
Estimant que cette initiative pouvait mener à la déstabilisation politique au niveau national, le président Pierre Nkurunziza s’est rapidement attelé à la tâche de retirer son pays de la cour internationale.
L’avis du dirigeant burundais a d’ailleurs été largement suivi par d’autres responsables politiques, à l’exemple du premier vice-président Gaston Sindimwo qui a récemment fait savoir que la CPI était un « moyen politique » utilisé par la communauté internationale pour opprimer les pays africains.
Un avis tranchant mais loin d’être isolé, de plus en plus d’observateurs estimant en effet que la CPI, qui doit normalement condamner toutes les atrocités et crimes commis à travers la planète, se concentre depuis son lancement uniquement sur les pays africains.