La 9eme réunion ministérielle des pays voisins de la Libye s’est ouverte mercredi à Niamey, un sommet qui affiche clairement sa volonté de dessiner un plan visant à appuyer le processus politique et les efforts diplomatiques pour le rétablissement de la stabilité en Libye.
Près de cinq ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la crise libyenne n’en finit pas de s’enliser dans les divisions internes et le chaos politique et sécuritaire. Le Gouvernement d’Union Nationale (GNA) peine à s’imposer sur le terrai malgré le soutien de la communauté internationale et les concessions de certaines parties au conflit.
Depuis quelques semaines, le GNA est ainsi confronté à des revers qui ne laissent espérer rien de bon pour la résolution du conflit. Une milice islamiste a en effet réussi à s’emparer du siège des assemblées post-révolutionnaires, lieu à forte symbolique pour les libyens. Ces développements sont intervenus alors que le GNA était occupé sur plusieurs fronts, dont celui de la lutte contre les derniers djihadistes de l’organisation Etat Islamique retranchés dans la ville côtière de Syrte.
Quant au Général Khalifa Haftar, dont les forces contrôlent une bonne partie de l’Est Libyen, il s’oppose obstinément au GNA conduit par le premier ministre Fayez el-Sarraj. C’est donc dans ce contexte brûlant que se tient mercredi la réunion ministérielle des pays voisins, qui vise à examiner la situation sécuritaire libyenne à la lumière des derniers développements de la crise.
Parmi les personnalités prenant part à cette rencontre dans la capitale nigérienne, figure notamment Martin Kobler, le représentant de l’ONU pour la Libye et chef de la mission onusienne de soutien politique, la MANUL.
Une participation qui n’a rien d’anodin, l’ONU restant fermement engagée dans les tentatives de désamorcer cette crise aux graves implications sécuritaires, non seulement pour les pays d’Afrique subsaharienne, mais également pour l’Europe en termes de flux migratoires.
La communauté internationale craint en effet un enlisement de la situation et une propagation de la crise à d’autres pays de la région. Si pour les observateurs cette réunion n’aboutira probablement pas à des décisions importantes, elle aura au moins l’avantage de faire avancer le dialogue pour la résolution du conflit.