Alors que le gouvernement du président Pierre Nkurunziza peine toujours à asseoir son autorité dans le pays, le ministre de l’environnement, Emmanuel Niyonkuru a été assassiné dimanche dans la capitale Bujumbura, un incident qui déstabilise considérablement le pouvoir burundais.
Ce meurtre, intenté par un homme armé d’un pistolet, s’est déroulé non loin de la maison de la victime. Il est intervenu deux jours seulement après que le dirigeant burundais Pierre Nkurunziza ait indiqué qu’il n’excluait toujours pas de se représenter à un quatrième mandat en 2020 « si le peuple le demandait ».
Si pour l’heure aucune annonce officielle n’a été faite par le gouvernement en réaction à cet assassinat politique, les observateurs estiment que les prochains jours seront déterminants quant à l’issue de cet incident. Les forces de l’ordre ne savent en effet pas encore comment réagir face à la menace de violences potentielles.
Faut-il réprimer les opposants au président Nkurunziza et par la même occasion lancer un avertissement aux auteurs de cet assassinat, ou faut-il plutôt laisser couler l’eau sous le pont afin d’atténuer les pressions de la communauté internationale ?
Après plusieurs mois de calme relatif au Burundi, le spectre de la guerre civile fait de nouveau son apparition. L’assassinat d’Emmanuel Niyonkuru pourrait en effet replonger le pays dans une crise sécuritaire comme ce fut le cas il y a près d’un an.
Au moins 500 personnes avaient été tuées et plus de 300.000 autres avaient choisi de s’exiler suite à la décision de M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat en avril 2015. Une violente contestation populaire avait alors éclaté. Un scénario qui pourrait se renouveler si le gouvernement burundais ne prend pas des mesures urgentes pour rétablir l’ordre dans le pays.