Iván Roberto Duque Gaviria, alias « Ernesto Báez », ancien chef du principal groupe paramilitaire dissous, Autodéfenses unies de Colombie (AUC), est décédé le mardi à Medellín (nord-ouest), à l’âge de 64 ans, suite à une crise cardiaque.
En 2016, l’ex-chef paramilitaire est sorti de prison où il a purgé une peine de dix ans de détention criminelle, après avoir bénéficié des avantages de la justice transitionnelle accordant des peines allégées aux guérilleros, paramilitaires et forces de l’ordre qui reconnaissent leurs crimes durant le conflit armé et acceptent de dédommager leurs victimes.
Il avait reconnu sa responsabilité dans au moins 1.800 crimes de disparition et de déplacement forcé, de torture et de financement illégal ayant fait 6.100 victimes dans les départements de Nariño, Caquetá, Bolívar, Antioquia et Santander.
Selon un de ses proches, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, Ernesto Báez était en relation directe et étroite avec des membres du Polisario qui s’activaient en Amérique latine.
Ses liaisons dangereuses avec le Polisario étaient centralisées sur le trafic de drogue entre l’Amérique, la région sahélo-saharienne et l’Europe. Des réseaux ont été créés et élaborés pour l’acheminement de la cocaïne. Ce trafic a généré des millions de dollars.
Selon des experts américains, des groupes de militants djihadistes affiliés à al Al-Qaïda ou à l’état islamique et des cartels de drogue d’Amérique latine se sont associés pour acheminer davantage de drogues, d’armes et d’êtres humains à travers la région sahélo-saharienne dont le Polisario joue le rôle du parrain africain.