Tchad : Idriss Déby, grand gagnant dans la lutte antiterroriste au Sahel

Avec la récente implication de son armée contre Boko Haram au Nigéria et deux ans après son engagement en première ligne aux côtés de la France contre les djihadistes dans le nord du Mali, le Tchad, et plus particulièrement son président Idriss Déby Itno, a acquis un statut de pilier dans la lutte régionale contre le terrorisme.Il a su surfer sur la vague apportée par la conjonction de la chute du régime de Mouammar Kadhafi et du chaos qui s’en est suivi qui a grandement contribué à l’expansion des groupes djihadistes qui ont récupéré le formidable arsenal libyen.

Au milieu des pays de la bande sahélienne démunis, le Tchad, dont l’armée est incontestablement la plus forte de l’Afrique francophone, s’est érigé pour faire face à cette menace malgré le fait que ses moyens financiers ne soient pas à la hauteur de ceux de l’ancien dirigeant libyen. Il est ainsi parvenu à transformer le grand désordre régional qui a suivi la mort de Mouammar Kadhafi en opportunité politique et diplomatique, grâce au soutien de la communauté internationale, à la stabilité de son régime depuis la conclusion en 2009 de la paix avec le Soudan voisin, à son armée et à la réduction de la marge de manœuvre de ses opposants pris au piège de l’impératif patriotique.

Le président tchadien s’est aujourd’hui rendu indispensable. A 62 ans, dont 24 passés à la tête du Tchad, il est plus que probable qu’il se présente pour la cinquième fois à l’élection présidentielle, lors du scrutin prévu en avril 2016. L’état d’urgence sécuritaire joue en sa faveur et sa santé ne semble présenter aucun signe inquiétant.