Des affrontements ethniques au Tchad font au moins cinq morts

Au moins cinq personnes dont une femme, ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des violences communautaires qui se sont produites ce week-end dans la capitale tchadienne N’Djamena, a annoncé le ministre tchadien de l’Intérieur et de la Sécurité, Ahmat Mahamat Bachir.

Les violences ont éclaté suite à un simple match de football disputé vendredi, entre des jeunes d’un même quartier. L’affrontement a éclaté entre des membres de la communauté Zaghawa, à laquelle appartient également le président Idriss Déby Itno et plusieurs officiers de l’armée, et des membres de la communauté Kreda, dont un jeune a été tué.

Pour une raison encore inexpliquée, les Zaghawas ont ensuite attaqué une cérémonie à la mémoire de la jeune victime. D’après le ministre tchadien de l’Intérieur et de la Sécurité, des personnes à bord de quatre véhicules ont débarqué au domicile du défunt, provoquant une nouvelle bagarre entre Zaghawa et Kreda.

Les autorités tchadiennes ont décidé d’intervenir rapidement pour éviter que la situation ne dégénère. Plusieurs personnes ont été arrêtées et toutes les dispositions sécuritaires avaient été prises pour qu’il n’y ait pas de représailles, précise le ministre.

Cet épisode accentue un peu plus un climat social déjà très tendu au Tchad, qui est paralysé depuis de nombreux mois maintenant par des grèves de fonctionnaires qui demandent le paiement d’arriérés de salaires, alors que le pays est confronté à l’effondrement de ses revenus pétroliers.

Le gouvernement a tenté de faire face à cette situation par des mesures d’austérité mais cette décision a entraîné l’ire de l’opposition qui avait lancé en réaction, mardi dernier, un appel à «la ville morte» pour dénoncer également la «mauvaise gestion» des deniers publics.