Dans un entretien accordé à la presse internationale ce week-end, le président du Tchad, Idriss Déby Itno a évoqué un possible retrait de ses troupes engagées dans des missions de maintien de la paix en Afrique, notamment la Minusma (la mission onusienne au Mali) et le G5 Sahel, si rien n’est fait pour aider son pays sur le plan économique.
«Nous n’avons pas du tout été soutenus sur le plan financier, économique. Si rien n’est fait, si ça continue, le Tchad sera dans l’obligation de se retirer des opérations extérieures sur le continent», a lancé le président tchadien, dont le pays traverse une sévère crise économique et sociale.
«Nous ne pouvons pas continuer à être partout, au Niger, au Cameroun, au Mali. Tout cela coûte excessivement cher», a ajouté le président Debby.
En effet, au Mali, par exemple, le Tchad forme le troisième contingent le plus important de la Mission des Nations unies (Minusma), avec 1.390 hommes.
Par ailleurs, 2.000 soldats tchadiens sont engagés dans la Force multinationale mixte, créée en 2015 conjointement par le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun, pour combattre le groupe islamiste nigérian Boko Haram. Et le pays devrait également fournir des soldats pour la force militaire du G5 Sahel.
Un nouveau déploiement sur lequel le président reste réticent, arguant ne pas pouvoir mobiliser « 1.400 hommes au Mali (…) et dans le même temps avoir 2.000 soldats dans le G5 Sahel».
«Je suis absolument certain que les Tchadiens sont déçus. Ils estiment que le Tchad en a trop fait, qu’il doit se retirer. Nous sommes arrivés au bout de nos limites (…) L’année 2018 va être une année déterminante. Fin 2017, début 2018, si cette situation devait perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de soldats à l’extérieur de son territoire », a-t-il conclu.