Le Conseil de Sécurité de l’ONU a publié mercredi une déclaration dans laquelle il souligne l’impatience des diplomates onusiens et menace Bamako de sanctions si aucune avancée visible n’est menée pour appliquer l’accord de paix entre les anciens mouvements rebelles du Nord du Mali et le gouvernement central.
Un ultimatum, fixé à fin mars 2018, pousse désormais Bamako à la mise en œuvre de l’accord de paix avec les différents mouvements indépendantistes dans le nord du pays. Au terme de cette date, le Conseil de Sécurité de l’ONU envisage de prendre des sanctions vis à vis du gouvernement malien.
« Les parties maliennes ont pris des engagements récents importants, ce que nous saluons », a déclaré mercredi Francois Delattre, représentant de la France à l’ONU. « Il faut maintenant traduire ces paroles en actes. Et à défaut, le Conseil devra prendre ses responsabilités, y compris en utilisant l’outil des sanctions tel qu’il est prévu par la résolution 2374 », a menacé le diplomate français.
Ces sanctions peuvent se concrétiser sous la forme de gel d’avoirs à l’étranger de hauts dignitaires maliens et concerner même les avoirs de l’Etat. Il est également possible d’appliquer des interdictions de voyager pour tout citoyen malien considéré comme entravant le processus de retour à la paix dans le pays.
Cette mise en garde intervient au lendemain de la présentation du rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité sur la situation au Mali. Antonio Guterres y exprime sa « profonde préoccupation » par la précarité de la situation sécuritaire dans le pays, en dépit des « progrès encourageants » réalisés pour mettre fin aux affrontements et reprendre le dialogue inter-malien.