Au moins 349 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des groupes extrémistes dans le nord du Mozambique en 2024, selon une étude publiée lundi par le Centre africain d’études stratégiques (ACSS). Cette étude met en lumière la montée de la violence dans la région, exacerbée par l’extension des activités du groupe ASWJ, affilié à l’État islamique, dans la province de Cabo Delgado.
L’ACSS souligne que cette reprise de la violence reflète une stratégie d’expansion des groupes extrémistes, qui cherchent à déplacer leur conflit vers l’intérieur des terres et les zones plus rurales de la province. Cette intensification des attaques, souvent ciblant les civils, montre la volonté de ces groupes d’étendre leur influence, malgré les efforts militaires pour les contenir.
L’étude met également en lumière le fait que les griefs sous-jacents dans la région de Cabo Delgado demeurent largement non résolus, contribuant au recrutement de nouveaux militants, en particulier parmi les jeunes. Les causes de cette radicalisation incluent notamment les inégalités économiques, les tensions sociales et le manque d’opportunités pour la jeunesse locale. La pauvreté et le sentiment d’abandon par l’État nourrissent un terreau fertile pour les groupes extrémistes.
L’ACSS alerte aussi sur l’ »augmentation marquée » de la violence à l’encontre des civils, une situation qui perdure depuis plusieurs années. L’étude rappelle que l’activité des groupes extrémistes dans le pays a toujours été marquée par un taux élevé de violences contre les populations innocentes, notamment des massacres, des décapitations et des attaques de villages.
L’étude précise également qu’environ 578 000 personnes déplacées par les violences n’ont toujours pas pu retourner dans leurs foyers. La situation humanitaire dans la région reste précaire, avec des milliers de familles vivant dans des conditions extrêmement difficiles, sans accès à des ressources de base comme l’eau, la nourriture et les soins médicaux.
Le gouvernement mozambicain a réagi aux violences en déployant les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour protéger les civils et lutter contre les groupes armés. En février 2024, le gouvernement a confirmé des « attaques sporadiques » menées par des groupes rebelles dans la province de Cabo Delgado, mais a assuré que les FDS restent présentes sur le terrain pour garantir la sécurité des populations.
Depuis le début de la rébellion armée en octobre 2017, la province gazière de Cabo Delgado est confrontée à des attaques régulières de groupes affiliés à l’État islamique, malgré les efforts des forces de sécurité et les interventions internationales pour tenter de mettre fin à ce conflit.
Le conflit au Mozambique continue de déstabiliser la région, et la situation reste incertaine, avec une escalade de la violence qui semble loin d’être maîtrisée.