Luanda : La RDC entame des négociations de paix avec le M23 

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) se réunira ce mardi à Luanda avec le puissant groupe rebelle du Mouvement du 23 Mars (M23), soutenu par le Rwanda, pour débuter des négociations de paix, un dialogue direct auquel le président congolais, Félix Tshisekedi, s’était jusque-là opposé, malgré la pression internationale pour qu’il fasse ce pas.

Le 12 mars dernier, le gouvernement angolais, qui agit en tant que médiateur dans le conflit, a annoncé le début de négociations de paix directes entre les parties impliquées, prévues pour le 18 mars. Ces pourparlers visent à résoudre la crise dans l’est de la RDC, exacerbée fin janvier par la prise de Goma, capitale de la province du Kivu du Nord, par le M23.

Depuis lors, les rebelles ont avancé sur plusieurs fronts, capturant de nombreux territoires dans la province voisine du Kivu du Sud, dont la capitale, Bukavu. 

Les Nations Unies ainsi que des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne et la France, accusent le Rwanda de soutenir le M23 qui contrôle désormais les capitales des deux provinces, riches en minéraux stratégiques tels que l’or et le coltan, utilisés dans l’industrie technologique, notamment pour la fabrication de téléphones mobiles.

Face à l’escalade du conflit, plusieurs pays de la communauté internationale, tels que le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union Européenne (UE), ont imposé des sanctions contre le Rwanda et ses hauts responsables militaires. 

Kigali considère ces mesures comme nuisibles aux négociations de paix et accuse le gouvernement congolais de « manipuler » l’opinion publique internationale avec son récit des événements.

Le lundi 18 mars, le Rwanda a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, qu’il accuse de prendre parti contre lui dans le cadre du conflit.

Quelques jours après l’annonce de l’Angola concernant le lancement des négociations, le président angolais, João Lourenço, a demandé un cessez-le-feu entre les parties afin de faciliter les discussions, auxquelles ont confirmé leur présence aussi bien le gouvernement de la RDC que le M23.

Depuis l’intensification du conflit en janvier, plus de 850.000 personnes ont été déplacées uniquement dans le Kivu du Sud, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef). En outre, les affrontements qui ont éclaté à Goma et ses environs ont fait plus de 8.500 morts, selon les chiffres fournis fin février par le ministre congolais de la Santé publique, Samuel Roger Kamba.