L’Union européenne (UE) a débloqué une enveloppe de 200.000 euros pour les nouveaux déplacés dans la région de Diffa (est du Niger), où plus de 24.300 personnes ont fui leurs foyers depuis février dernier suite d’une recrudescence de la violence, a annoncé l’institution dans un communiqué publié jeudi.
Ces nouveaux fonds vont permettre de construire des abris d’urgence pour une partie des nouveaux déplacés, et améliorer ainsi leur protection.
Il est à souligner que la région de Diffa est en proie depuis des années aux attaques du groupe terroriste Boko Haram qui ont fait des centaines de morts et plusieurs milliers de déplacés, également confrontée à des conflits qui opposent deux communautés agricoles et pastorales pour le contrôle des ressources naturelles, à savoir l’eau et le pâturage.
« Les mois de février et de mars 2019 ont été marqués par une recrudescence des attaques des groupes armés non étatiques et des affrontements entre ceux-ci et les Forces de défense et de sécurité », ajoute le communiqué de l’UE.
Le gouvernement nigérien avait réclamé en février dernier auprès de la communauté internationale un montant de 648 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires de 1,6 million de personnes sur un total de 2,3 millions de personnes en difficultés alimentaires dans certaines régions du pays dont Diffa.
Par ailleurs, le Niger vient de bénéficier d’une aide financière de 128,8 millions de dollars du Groupe de la banque africaine de développement (BAD), destinée à réaliser le Projet d’appui au programme « Kandadji » relatif à la régénération des écosystèmes.
Cette aide, qui vise également la mise en valeur de la Vallée du Niger, se compose d’un prêt de 65,1 millions de dollars et d’un don de 49,7 millions de dollars du Fonds africain de développement, ainsi que d’un prêt de 14 millions de dollars de la Facilité d’appui à la transition, a indiqué l’Institution financière panafricaine sur son site Web.
Selon le président de la BAD, Akinwumi Adesina, il s’agit d’un projet « extrêmement important » pour le Niger.
« Il existe une situation migratoire dans ce pays parce que les populations n’ont pas d’opportunités. A cause de l’insécurité, elles sont désespérées. Il faut leur offrir une chance », a-t-il affirmé.
La réalisation du projet « Kandadji », étalée sur six ans (2019-2025), consiste en la construction d’un barrage à buts multiples qui permettrait de mettre en place un véritable pôle de développement économique dans la région de Tillabéry, une des régions les plus vulnérables du Niger, avec des niveaux élevés de précarité et de pauvreté.
Le barrage hydroélectrique sera doté d’une capacité de 130 MW, pour une production annuelle de 629 GWh. Son réservoir (1,433 milliard de m3 d’eau) pourra répondre aux exigences de soutien d’étiage à 120 m3/s dans la capitale, Niamey.