L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a accusé lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de « rationner » le vaccin des laboratoires Merck, le seul utilisé à ce jour pour lutter contre la propagation du virus Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Un des problèmes majeurs réside aujourd’hui dans le fait qu’en pratique, le vaccin est rationné par l’Organisation mondiale de la santé, et que trop peu de personnes à risques sont aujourd’hui protégées », a écrit MSF dans un communiqué.
Dénonçant « l’opacité » de l’OMS, MSF demande « la création d’un comité de coordination international indépendant », pour « améliorer la coordination de la vaccination », et « garantir la transparence sur la gestion des stocks et le partage des données ».
Interrogée, l’OMS a démenti toute limitation de l’accès au vaccin. « Nous collaborons étroitement avec le gouvernement de la RDC pour atteindre le plus de communautés et d’individus possibles dans la zone de l’épidémie. Nous ne limitons pas l’accès au vaccin, mais mettons plutôt en place une stratégie recommandée par un comité d’experts indépendants, comme convenu avec le gouvernement de la RDC », a déclaré le Dr Mike Ryan, directeur des programmes d’urgence de l’OMS.
Le communiqué de MSF a été publié sur fond de polémiques sur l’introduction d’un deuxième vaccin anti-Ebola. « Le deuxième vaccin est en cours d’examen », a déclaré en fin de semaine dernière le coordonnateur de la riposte anti-Ebola du ministère congolais de la Santé, le Dr Jean-Jacques Muyembe. « Nous continuons avec le premier vaccin dans les endroits où il y a l’épidémie. Le deuxième vaccin sera utilisé sans doute en dehors des zones épidémiques pour protéger la population », a-t-il ajouté dans des propos rapportés par le site actualité.cd.