Le chef des rebelles du Soudan du Sud, Riek Machar, a menacé dimanche de se retirer de l’accord de paix conclu en septembre 2018 si le président Salva Kiir ne reporte pas la formation d’un gouvernement d’union nationale alors que les problèmes de sécurité restent encore en suspens.
Riek Machar estime que les négociations sur le futur nombre d’Etats devraient être menées à bien.
Arrivé à Juba samedi pour s’entretenir avec M. Kiir, Machar a rencontré une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite au Soudan du Sud trois semaines avant la date butoir pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, fixée au 12 novembre.
Machar a averti que si les questions de sécurité n’étaient pas réglées, le pays connaîtrait des combats comme en 2016, lorsqu’un accord de paix antérieur avait échoué, le contraignant à fuir le pays et aggravant le conflit.
Aux termes de l’accord de paix de septembre 2018, les combattants de toutes les parties doivent être entraînés et déployés dans le cadre d’une armée unifiée de 83.000 hommes, un processus qui a été entravé par les retards et le manque de financement.
« Si nous n’avons pas d’armée nationale, de police, de sécurité, comment formez-vous le gouvernement ? Ce matin, le président Kiir et moi avons rencontré les chefs de la sécurité et ce que nous avons constaté, c’est que même en trois mois, nous n’y arriverons pas », a déclaré Machar.
« Nous avons des problèmes cruciaux à résoudre, les dispositions en matière de sécurité doivent être en place. Si nous n’y sommes pas le 12 quand Kiir insistera pour former le gouvernement comme il a menacé de le faire, ne nous blâmez pas », a-t-il ajouté.
L’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Kelly Craft, s’est dite déçue par ces remarques.
D’autres signataires de l’accord sont divisés sur un éventuel report de la date butoir. Kiir et Machar devraient poursuivre leurs pourparlers ce lundi.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan. Le conflit a fait plus de 380.000 morts et plus de quatre millions de déplacés Sud-Soudanais.