Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé vendredi la présence de combattants syriens pro-turcs en Libye pour soutenir le gouvernement de Tripoli face aux forces de l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar.
« Il y a des éléments de l’Armée nationale syrienne (ANS) sur place. Ils (Haftar et ses soutiens) veulent qu’ils partent. Or la compagnie de sécurité russe Wagner dispose de 2.500 hommes (en Libye), pourquoi on n’en parle pas? », a déclaré M. Erdogan à la presse à Istanbul.
L’ANS est une coalition de groupes armés syriens entraînés et financés par Ankara.
C’est sous la bannière de l’ANS, une structure qui a remplacé l’Armée syrienne libre et relevant officiellement du « gouvernement » en exil de l’opposition syrienne basée en Turquie, que des combattants syriens ont participé à la dernière offensive menée en octobre par la Turquie pour déloger les milices kurdes des YPG d’une vaste bande de territoire dans le nord-est de la Syrie.
Plusieurs responsables étrangers ont affirmé que la Turquie avait envoyé des combattants syriens auprès du gouvernement de Tripoli de Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU, après avoir signé avec lui un accord de coopération militaire en novembre, mais Ankara n’avait à ce jour jamais confirmé ces informations.
Outre la compagnie Wagner, considérée comme un instrument aux mains du Kremlin, le général Haftar bénéficie du soutien des Emirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte, des rivaux régionaux de la Turquie.
M. Haftar a accusé MM. Erdogan et Sarraj, qui se sont rencontrés jeudi à Istanbul, de ne pas respecter les engagements issus d’une conférence internationale tenue en début d’année à Berlin, lors de laquelle la communauté internationale s’est engagée à ne pas s’ingérer dans le conflit libyen. (AFP)