D’une crise à l’autre, le Tchad n’en finit pas de faire parler de lui et d’être au devant de la scène internationale. Après l'affaire de l’Arche de Zoé, les projecteurs sont braqués cette fois sur ce pays en raison de l’offensive menée par une coalition de groupes rebelles sur la capitale N'Djamena. Condamnée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, la tentative visant à s’emparer du pouvoir par la force n’a pas cessé de susciter des indignations de la part de la communauté internationale,
appelant à la résolution pacifique des différents et au maintien de la paix et de la sécurité dans la région.
Les affrontements entre les groupes rebelles et les forces gouvernementaux ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, contraignant des milliers de tchadiens à fuir la capitale vers la ville camerounaise frontalière de Kousseri.L'insécurité grandissante a également conduit à l’évacuation des ressortissants étrangers et au transfert de la majeure partie du personnel des agences des Nations Unies et des ONG internationales basées dans l'est du Tchad. La crise qui secoue le Tchad a généré un drame humain non seulement pour la population tchadienne mais aussi pour les réfugiés du Darfour entrés dans le pays. La communauté internationale est très inquiète sur la situation humanitaire des réfugiés et des déplacés dans la région.
Analyser la crise tchadienne revient à identifier ses facteurs déclencheurs internes mais également à la placer dans un contexte régional beaucoup plus global et à chercher ses racines profondes et ramifications complexes dans les pays de la région tout en tenant en compte des intérêts des différentes puissances mondiales dans la région.
En effet, la crise tchadienne est profonde. Elle est d’une profondeur historique et d’une étendue spatiale impliquant à la fois des acteurs internes et externes. Elle n’est en fait que l’arbre qui cache l’immense forêt d’intérêts, de rivalités, d’opportunisme, d’intrigues et de calculs géostratégiques.
Son déclenchement à récurrence traduit bel et bien une autre crise aussi profonde, à savoir la crise sociale due à la déception et la frustration d’une large frange de la société tchadienne. Le pouvoir lui a promis monts et merveilles : une redistribution des richesses, un avenir meilleur. Cependant, les revenus pétroliers générés depuis la mise en production des champs pétrolifères tchadiens n’ont pas profité à tous. Leurs retombées tardent à porter leurs fruits et à marquer le changement tant espéré. La Banque Mondiale a fait état d’un certain nombre de détournements des revenus en appelant à la bonne gouvernance socio-économique.
La crise tchadienne est également l’expression de la crise politique que traverse le régime d’Idriss Déby, une crise de confiance qui perdure entre les acteurs politiques et le pouvoir, entre les acteurs politiques eux-mêmes et entre les acteurs politiques et la population. Elle est due aussi à la déliquescence de la force militaire du pouvoir au regard des désertions massives dans l’armée tchadienne et aux déchirements de l’entourage immédiat du président. Un entourage très proche avide du pouvoir et de la manne financière provenant des revenues du pétrole tchadien, qui a joint la rébellion et anime toujours l’opposition militaire pour renverser le régime d’Idriss Déby.
Les conséquences internes et régionales de la guerre au Darfour ne font que raviver les rivalités, durcir les oppositions et augmenter les appétits fragilisant ainsi de plus en plus le clan du président.
En effet, la crise du Darfour, qui est devenue transnationale, a débordé sur le Tchad. La forte implication tchadienne dans le conflit du Darfour a entrainé des rébellions interposées. Les pouvoirs soudanais et tchadien se livrent une guerre par alliances croisées qui non seulement déstabilise les deux pays mais risque d’embraser toute la région. Les affrontements au Tchad sont intimement liés à la guerre au Darfour et leur interdépendance exige une solution radicale qui tient en compte des liens profonds et complexes entre les deux crises. L’instrumentalisation des alliances croisées animée par des raisons politiques et/ou tribales a ainsi créé les conditions propices pour la pérennisation voire l’extension du conflit.
La crise tchadienne montre qu’un reflexe africain très développé a toujours la peau dur, à savoir celui du primat de la force et de la conquête du pouvoir par les armes. Elle montre également que les conflits dans la région dépassent le seul niveau national pour englober d’autres éléments. Les Etats et les groupes armés arrêtent leurs stratégies et définissent leurs comportements non plus à partir de leur seule crise nationale mais en fonction d’un tissu de liens de dépendance et d’allégeance régionaux et transnationaux.
Dans ce cadre, force est de constater que plusieurs principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies sont purement et simplement bafoués, notamment le respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté des autres Etats; la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats; le règlement pacifique de tout conflit entre les Etats; l’entretien de bonnes relations de fraternité, d’amitié et de coexistence pacifique avec tous les pays épris de paix et de justice.
L’aggravation de la crise met en relief la nécessité impérieuse d’un dialogue dépassionné entre les acteurs de la vie politique et sociale appelés à rechercher une réponse adéquate et urgente qui éviterait au Tchad de basculer dans une situation de guerre généralisée aux conséquences incalculables pour la population tchadienne et celle des pays de la région. Une bonne gouvernance interne, un processus démocratique ouvert et une volonté politique, sont les ingrédients indispensables d’une solution durable pour entamer un cercle vertueux de dialogue visant à instaurer les conditions à même d’assurer la paix et la sécurité au Tchad et d’éviter l’embrasement de la région.
La crise tchadienne ne concerne pas seulement le Tchad mais toute la région. Elle peut entraîner des effets collatéraux régionaux humanitaires dramatiques, ses ondes de choc peuvent déborder et déstabiliser d’autres pays limitrophes. A cet effet, elle mérite une solution urgente et une attention toute particulière de la part de la communauté internationale pour apporter l’aide humanitaire nécessaire aux réfugiés et déplacés et contribuer activement à la mise en place des jalons d’une paix durable dans toute la région.
Les affrontements entre les groupes rebelles et les forces gouvernementaux ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, contraignant des milliers de tchadiens à fuir la capitale vers la ville camerounaise frontalière de Kousseri.L'insécurité grandissante a également conduit à l’évacuation des ressortissants étrangers et au transfert de la majeure partie du personnel des agences des Nations Unies et des ONG internationales basées dans l'est du Tchad. La crise qui secoue le Tchad a généré un drame humain non seulement pour la population tchadienne mais aussi pour les réfugiés du Darfour entrés dans le pays. La communauté internationale est très inquiète sur la situation humanitaire des réfugiés et des déplacés dans la région.
Analyser la crise tchadienne revient à identifier ses facteurs déclencheurs internes mais également à la placer dans un contexte régional beaucoup plus global et à chercher ses racines profondes et ramifications complexes dans les pays de la région tout en tenant en compte des intérêts des différentes puissances mondiales dans la région.
En effet, la crise tchadienne est profonde. Elle est d’une profondeur historique et d’une étendue spatiale impliquant à la fois des acteurs internes et externes. Elle n’est en fait que l’arbre qui cache l’immense forêt d’intérêts, de rivalités, d’opportunisme, d’intrigues et de calculs géostratégiques.
Son déclenchement à récurrence traduit bel et bien une autre crise aussi profonde, à savoir la crise sociale due à la déception et la frustration d’une large frange de la société tchadienne. Le pouvoir lui a promis monts et merveilles : une redistribution des richesses, un avenir meilleur. Cependant, les revenus pétroliers générés depuis la mise en production des champs pétrolifères tchadiens n’ont pas profité à tous. Leurs retombées tardent à porter leurs fruits et à marquer le changement tant espéré. La Banque Mondiale a fait état d’un certain nombre de détournements des revenus en appelant à la bonne gouvernance socio-économique.
La crise tchadienne est également l’expression de la crise politique que traverse le régime d’Idriss Déby, une crise de confiance qui perdure entre les acteurs politiques et le pouvoir, entre les acteurs politiques eux-mêmes et entre les acteurs politiques et la population. Elle est due aussi à la déliquescence de la force militaire du pouvoir au regard des désertions massives dans l’armée tchadienne et aux déchirements de l’entourage immédiat du président. Un entourage très proche avide du pouvoir et de la manne financière provenant des revenues du pétrole tchadien, qui a joint la rébellion et anime toujours l’opposition militaire pour renverser le régime d’Idriss Déby.
Les conséquences internes et régionales de la guerre au Darfour ne font que raviver les rivalités, durcir les oppositions et augmenter les appétits fragilisant ainsi de plus en plus le clan du président.
En effet, la crise du Darfour, qui est devenue transnationale, a débordé sur le Tchad. La forte implication tchadienne dans le conflit du Darfour a entrainé des rébellions interposées. Les pouvoirs soudanais et tchadien se livrent une guerre par alliances croisées qui non seulement déstabilise les deux pays mais risque d’embraser toute la région. Les affrontements au Tchad sont intimement liés à la guerre au Darfour et leur interdépendance exige une solution radicale qui tient en compte des liens profonds et complexes entre les deux crises. L’instrumentalisation des alliances croisées animée par des raisons politiques et/ou tribales a ainsi créé les conditions propices pour la pérennisation voire l’extension du conflit.
La crise tchadienne montre qu’un reflexe africain très développé a toujours la peau dur, à savoir celui du primat de la force et de la conquête du pouvoir par les armes. Elle montre également que les conflits dans la région dépassent le seul niveau national pour englober d’autres éléments. Les Etats et les groupes armés arrêtent leurs stratégies et définissent leurs comportements non plus à partir de leur seule crise nationale mais en fonction d’un tissu de liens de dépendance et d’allégeance régionaux et transnationaux.
Dans ce cadre, force est de constater que plusieurs principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies sont purement et simplement bafoués, notamment le respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté des autres Etats; la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats; le règlement pacifique de tout conflit entre les Etats; l’entretien de bonnes relations de fraternité, d’amitié et de coexistence pacifique avec tous les pays épris de paix et de justice.
L’aggravation de la crise met en relief la nécessité impérieuse d’un dialogue dépassionné entre les acteurs de la vie politique et sociale appelés à rechercher une réponse adéquate et urgente qui éviterait au Tchad de basculer dans une situation de guerre généralisée aux conséquences incalculables pour la population tchadienne et celle des pays de la région. Une bonne gouvernance interne, un processus démocratique ouvert et une volonté politique, sont les ingrédients indispensables d’une solution durable pour entamer un cercle vertueux de dialogue visant à instaurer les conditions à même d’assurer la paix et la sécurité au Tchad et d’éviter l’embrasement de la région.
La crise tchadienne ne concerne pas seulement le Tchad mais toute la région. Elle peut entraîner des effets collatéraux régionaux humanitaires dramatiques, ses ondes de choc peuvent déborder et déstabiliser d’autres pays limitrophes. A cet effet, elle mérite une solution urgente et une attention toute particulière de la part de la communauté internationale pour apporter l’aide humanitaire nécessaire aux réfugiés et déplacés et contribuer activement à la mise en place des jalons d’une paix durable dans toute la région.