Au moins 72 personnes ont été tuées en sept semaines, certaines ayant été décapitées ou brûlées vives, dans l’Etat sud-soudanais de l’Unité, où les violences interethniques se sont intensifiées, a affirmé lundi la mission de l’ONU dans ce pays.
Les massacres ont eu lieu entre le 17 février et le 7 avril dans le comté de Leer, et ont inclus des violences sexuelles, déclare l’Unmiss (Mission des Nations unies au Soudan du Sud).
Au total, « 72 civils ont été tués (et) au moins 11 ont été blessés », déclare la mission dans un communiqué.
Le regain de violence au Soudan du Sud fait craindre un retour du conflit dans ce pays fragile d’Afrique de l’Est, qui a plongé en 2013, deux ans seulement après son indépendance, dans cinq années de guerre civile qui ont fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés.
Par ailleurs, au moins 160 personnes ont été tuées dimanche dans des violences au Darfour, un des bilans les plus lourds dans cette région de l’ouest du Soudan ravagée depuis des décennies par la guerre, rapporte une ONG.
Ces violences ont débuté à Krink, à 80 km d’El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, vendredi, journée durant laquelle huit autres personnes avaient déjà été tuées, précise Adam Regal, porte-parole la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour.
Un dignitaire local de la tribu des Massalit a rapporté avoir vu des cadavres dans plusieurs villages du secteur de Krink, alors que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) exhortait les autorités à assurer le transport sécurisé des blessés vers les hôpitaux de la région.
Selon la Coordination générale, les violences ont débuté lorsque des combattants armés issus de tribus arabes ont attaqué des villages Massalit, une minorité ethnique africaine, en représailles à la mort jeudi de deux membres de leurs tribus.
Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées, rapporte l’ONU, lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois favorisés selon les experts par le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane à Khartoum en octobre.
Des heurts entre éleveurs arabes et agriculteurs africains pour des disputes territoriales ou l’accès à l’eau avaient déjà causé la mort de près de 250 personnes d’octobre à décembre au Darfour, selon un syndicat de médecins prodémocratie.