RDC: Au moins 50 personnes tuées dans des attaques ADF

Une vingtaine de personnes ont été tuées vendredi après-midi dans une nouvelle attaque des rebelles ADF (Forces alliées démocratiques), affiliés au groupe Etat islamique, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« L’ennemi ADF a tendu une embuscade à des cultivateurs, vendredi aux alentours de 16H00 (14H00 GMT) près du village d’Enebula », a déclaré Patrick Mukohe, vice-président de la société civile locale.
Il déclare avoir compté lui-même 21 corps d’hommes et de femmes sur le lieu du massacre, situé à une trentaine de km à l’ouest de la ville d’Oicha.
« Je viens de réceptionner 19 corps, tous tués par machette » déclare Jules Kambale, embaumeur à la morgue de l’hôpital d’Oicha.
L’administrateur militaire du territoire de Beni, le colonel Charles Ehuta Omeanga, confirme cette attaque qu’il attribue « aux terroristes ADF » mais se réserve sur le bilan des victimes « en attendant que (ses) éléments rentrent du terrain. »
Jeudi, l’ONU indiquait qu’au moins trente personnes avaient été tuées par les ADF les 2 et 3 avril dans la province de l’Ituri, et plus d’une soixantaine de morts ont été attribués aux ADF pour le seul mois de mars dans la province du Nord-Kivu.
Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’Est de la RDC, où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils. Ils ont fait allégeance en 2019 au groupe Etat islamique, qui les présente comme sa branche en Afrique centrale.
Les Etats-Unis ont annoncé début mars offrir une récompense pouvant aller jusqu’à cinq millions de dollars pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d’une quarantaine d’années nommé Musa Baluku.
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), a confirmé jeudi soir dans une note aux médias, la mort de plus de 30 civils lors des attaques des Forces démocratiques alliées (ADF) perpétrées dans la nuit du 2 au 3 avril à la frontière entre le territoire de Mambasa et celui d’Irumu en Ituri.
Nicolas Kikuku, fonctionnaire représentant la province à Oicha a indiqué que les victimes ont été exécutées « par les terroristes de l’ADF dans leurs champs » et leurs corps n’ont été « ramassés et déposés » à la morgue que ce samedi. La cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a condamné, des « attaques ignobles » contre la population civile.