Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali ont déclaré lundi soir leur soutien aux militaires nigériens qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, tout en rejetant « les sanctions illégales, illégitimes contre le peuple et les autorités nigériens ».
Toute intervention militaire au Niger équivaudrait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali et les deux pays quitteront également la CEDEAO, stipule un communiqué conjoint de Ouagadougou et de Bamako.
« Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes depuis une décennie et abandonnés à leur sort ».
Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali ont appris par voie de presse les conclusions des sommets extraordinaires de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenus le 30 juillet 2023 à Abuja sur la situation politique au Niger.
Dans le communiqué conjoint, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali :
1.Expriment leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabè et malien au peuple frère du NIGER qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté ;
2.Dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme;
3.Refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens;
4.Avertissent que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali;
5. Préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger;
6. Mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
En tout état de cause, les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali invitent les forces vives à se tenir prêtes et mobilisées, en vue de prêter main forte au peuple nigérien, en ces heures sombres du panafricanisme.