L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre, a récemment quitté l’hôpital pour retourner dans la prison où il est détenu, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, mardi matin lors d’une interview sur Sud-Radio.
Selon M. Barrot, Boualem Sansal a été réadmis en détention « dans les environs d’Alger » après avoir été soigné à l’hôpital. Cette information provient de l’épouse de l’écrivain, avec laquelle Paris est en contact. Le ministre a également souligné que la demande de visite consulaire formulée par la France n’a pas été accordée par les autorités algériennes.
Le ministre français a exprimé son inquiétude concernant la santé de l’écrivain, précisant qu’il est malade. « Nous sommes en contact avec son épouse, qui lui rend visite une fois par semaine, ainsi qu’avec ses avocats, et c’est par ce biais que nous avons de ses nouvelles », a-t-il ajouté.
Jean-Noël Barrot a également réaffirmé sa disponibilité pour se rendre à Alger, expliquant qu’il était prêt à discuter avec les autorités algériennes sur « l’ensemble des sujets » bilatéraux, dans l’espoir d’apaiser les relations entre les deux pays. « C’est la seule manière de rendre service au peuple algérien et au peuple français », a-t-il estimé.
Le ministre a exprimé l’espoir qu’une décision concernant Boualem Sansal soit prise rapidement par la justice algérienne.
Dans le même contexte, le Parlement européen avait adopté, jeudi dernier, avec une large majorité de 533 voix pour et 24 contre, une résolution demandant la libération immédiate de l’écrivain Sansal ainsi que celle d’autres opposants au pouvoir algérien.
Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a également abordé la situation de l’écrivain algérien Boualem Sansal, qu’il considère comme victime, otage politique, un prisonnier politique, de la situation tendue entre les deux pays.
Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est incarcéré en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui considère comme un acte terroriste tout acte menaçant la sûreté de l’Etat, la stabilité du pays ou le bon fonctionnement des institutions.
L’écrivain fait l’objet de poursuites après avoir exprimé des opinions controversées dans une interview avec le média français Frontières, où il a repris une position selon laquelle le territoire du Maroc aurait été « tronqué » sous la colonisation française en faveur de l’Algérie, ce qui est une réalité historique.