Tchad : Le correspondant de RFI Olivier Monodji maintenu en détention provisoire

Au Tchad, la justice a rejeté la demande de mise en liberté provisoire d’Olivier Monodji, correspondant de Radio France Internationale (RFI), accusé de collusion avec la Russie. L’information a été confirmée mercredi par son avocat.

Le journaliste, interpellé avec deux confrères, est visé par de lourdes accusations : « intelligence avec l’ennemi, complot, atteinte à l’ordre constitutionnel, attentat contre les institutions, atteinte à l’intégrité et à la sécurité du territoire national ». 

Selon le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, les trois hommes sont soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles relatives à la sécurité et à l’économie du pays, et d’avoir collaboré avec le groupe paramilitaire russe Wagner. Ils encourent des peines allant de 20 à 30 ans de prison.

Les deux autres journalistes arrêtés restent également en détention provisoire. Un quatrième, Ahmat Ali Adji, de Toumaï Média, a été entendu par un juge d’instruction. Lui aussi était suspecté de liens avec une puissance étrangère. À l’issue de son audition, aucune charge n’a été retenue contre lui. 

Le Patronat de la presse tchadienne (PPT) a exprimé, dans un communiqué, sa « vive inquiétude » et son « indignation ». Reporters sans frontières (RSF), par la voix de son directeur régional Sadibou Marong, a appelé les autorités tchadiennes à cesser les pressions sur les journalistes et à garantir leur liberté d’exercice.

Ce climat tendu intervient alors que le Tchad renforce ses relations avec de nouveaux partenaires, parmi lesquels la Russie, la Hongrie et les Émirats arabes unis, après avoir obtenu, fin janvier, le retrait complet des troupes françaises.