Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam écarté de la présidentielle ivoirienne par un tribunal

Un tribunal ivoirien a annoncé, mardi 22 avril, l’exclusion de Tidjane Thiam, leader de l’opposition et figure montante de la scène politique, de la course à l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. Cette décision, qui agite fortement le paysage politique ivoirien, repose sur la perte présumée de sa nationalité ivoirienne.

Tidjane Thiam, ex-PDG de Credit Suisse et récemment désigné président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), était perçu comme un adversaire de taille face au président sortant Alassane Ouattara. Le tribunal s’est appuyé sur l’article 48 du code de la nationalité datant des années 1960, stipulant que Thiam aurait perdu sa nationalité ivoirienne en acquérant la nationalité française en 1987. Malgré sa décision de renoncer à la nationalité française en mars pour se conformer aux critères de candidature, la cour a estimé que cela ne suffisait pas à restaurer ses droits civiques en Côte d’Ivoire.

Les avocats de Thiam ont pourtant soutenu qu’il détenait la nationalité française de naissance, par filiation paternelle, et ne devait donc pas être considéré comme ayant volontairement abandonné sa nationalité ivoirienne. Une position que la cour a catégoriquement rejetée. Le jugement est définitif et ne peut être contesté en appel.

Dans une déclaration vidéo, Tidjane Thiam a dénoncé une décision « injuste, injustifiée et incompréhensible », et a promis de poursuivre le combat. Ses partisans y voient une manœuvre politique destinée à écarter les candidats les plus crédibles. L’ancien banquier rejoint ainsi d’autres grandes figures de l’opposition, comme Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, elles aussi exclues du scrutin.

À quelques mois du scrutin présidentiel, la tension monte dans le pays. Le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), n’a pas encore dévoilé le nom de son candidat, ce qui alimente les rumeurs autour d’une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat.