Le ministre de la Justice nigérienne Marou Amadou a rapporté hier dimanche l’évasion d’une vingtaine de détenus suite aux troubles survenus la veille à la prison d’arrêt de Niamey et qui ont coûté la vie à trois gardiens nigériens.
Le samedi, entre 15h et 15h30 heure locale, trois détenus de la secte islamique Boko Haram du Nigéria voisin ont tenté de se révolter. Grâce à des complicités extérieures comme le suppose les autorités, ils seraient parvenus à se procurer une arme, tuer deux gardiens et en blesser trois autres. L’un des trois blessés succombera des suites de ses blessures. Les trois hommes ont pu être maîtrisés vivants et sont actuellement détenus par la brigade antiterroriste de Niamey. Cette version officielle est toutefois sujette à caution, plusieurs témoins affirmant avoir vu des hommes de BokoHaram et entendu des coups de feu à l’extérieur de la prison. Dans la confusion qui a accompagné cette attaque, 22 personnes sont parvenues à s’échapper. Les autorités nigériennes citent de nombreux terroristes parmi les évadés dont Cheïbane Ould Hama, alias Chedani, de nationalité malienne, condamné pour les assassinats de quatre touristes saoudiens en décembre 2009 devant un bar de Niamey et d’un ressortissant américain en 2000 toujours dans la capitale nigérienne.
La collaboration de la population, choquée par ces troubles, a été sollicitée pour l’arrestation des fugitifs. Des points de contrôle ainsi que des barrages dans des zones sécurisées ont été mis en place. Hier matin, un incident dans un ces points de contrôle a conduit à des tirs des forces de l’ordre sur un véhicule qui transportait notamment des lycéens, provoquant la mort de l’un d’entre eux. L’attaque de la prison de Niamey survient une dizaine de jours après le double attentat suicide dans le Nord du pays à Arlit et à Agadez.