Le porte-parole de l’armée malienne a laissé entendre hier mardi que les forces maliennes s’apprêtaient à reprendre le contrôle de Kidal encore aux mains des Touaregs. Si cette information se confirmait, elle sonnerait le glas pour les négociations actuellement en cours à Ouagadougou entre les rebelles touaregs et Bamako.
Des témoins ont affirmé avoir assisté à l’arrivée d' »grand nombre » de soldats « lourdement armés » à Anefis, une localité qui se situe à 150 kilomètres au nord de Gao et à 200 kilomètres au sud de Kidal. Le dispositif de l’armée malienne pour resserrer l’étau sur Kidal comprendrait en tout « quatre groupements tactiques interarmes » répartis dans plusieurs secteurs stratégiques. Il s’agit de la première phase des préparatifs selon l’armée malienne. Bamako aurait décidé de prendre les devants en réaction à ce qu’il qualifie d’épuration raciale après l’expulsion le weekend dernier par les rebelles touaregs du MNLA de plusieurs dizaines de membres de la communauté noire de Kidal vers Gao. Le MNLA nie cette accusation, affirmant avoir agi contre des éléments infiltrés envoyés par les autorités maliennes dans la ville. Les Touaregs ont annoncé leur intention de mettre un terme aux négociations et de reprendre les armes en cas d’attaque.
La position française sur l’opération malienne actuellement en cours n’est pas précisée. Des soldats français sont toujours basés à l’aéroport de Kidal et, officiellement, collaborent avec les touaregs qui contrôlent la ville. Le porte-parole de l’état-major de l’armée française affirmant n’avoir aucune information sur des mouvements de troupes maliennes vers Kidal, l’armée malienne n’a fait aucun commentaire, sous-entendant des discussions politiques entre Bamako et Paris. La veille, le climat à Kidal s’était un peu plus tendu après un attentat suicide contre un chef militaire du MNLA, un kamikaze se faisant exploser à la porte d’entrée de sa maison.