Soudan du Sud : Une proposition de loi controversée

L’ONG de défense des droits humains Amnesty International a désapprouvé mercredi une proposition de loi au Soudan du Sud, visant à étendre les pouvoirs des services de sécurité de ce pays.

Cette proposition de loi, qui vient de passer en troisième lecture devant le parlement, prévoit en effet d’accorder au Service de sécurité nationale (NSS), « des pouvoirs pratiquement illimités de détention, de perquisition et de saisie des biens », indique Amnesty   dans un communiqué.

Ainsi, les agents du NSS pourraient-ils, en cas d’adoption de cette loi, procéder à des arrestations sans aucun mandat, et sans courir le risque d’être poursuivis devant la justice. Autrement dit, ils bénéficieraient d’une quasi-immunité qui ne pourrait leur être retirée que sur autorisation expresse du ministre de tutelle.

Selon Elizabeth Deng, chercheuse à Amnesty International, la nouvelle proposition de loi va à l’encontre de la Constitution de transition du pays, ainsi que des lois et standards internationaux en matière de protection des droits de l’Homme.

 Faut-il noter que le NSS est déjà réputé pour ses répressions contre les populations civiles. Ses agents ne ménagent aucun effort pour étouffer le moindre débat sur les combats qui ravagent le Soudan du Sud depuis fin 2013. C’est depuis cette date que les troupes loyales au président Salva Kiir affrontent celles du chef rebelle Riek Machar. Ces affrontements ont fait plusieurs milliers de morts, et plus d’un million de réfugiés. Le conflit a également plongé le plus jeune Etat du monde dans une crise humanitaire sans précédent. Des négociations de paix sont en cours depuis de longs mois à Addis Abeba (Ethiopie), mais n’ont pas encore abouti à des résultats satisfaisants. En effet, les accords de cessez-le feu signés à plusieurs reprises n’ont jamais été pleinement respectés.