L’OCHA, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, à Niamey a estimé que 25 000 personnes environ étaient arrivées dans trois villes du sud-est du Niger, situées non loin du Tchad et qui bordent le lac Tchad. Ces personnes, évacuées par crainte de nouvelles attaques de Boko Haram, se retrouvent dans des conditions de vie dramatiques.
Le gouvernement nigérien avait donné jusqu’à lundi dernier aux habitants des îles nigériennes du lac Tchad pour évacuer ces sites vulnérables pour des impératifs de sécurité. Mais les ONG se sont érigées contre les conditions dans lesquelles cette évacuation a été réalisée. Les autorités nigériennes ont été particulièrement menaçantes, avertissant que tous ceux qui n’auraient pas quitté les îles avant lundi soir seraient considérés comme des membres ou des sympathisants de Boko Haram. Un des expulsés a critiqué l’attitude des soldats nigériens qui les ont « chassés comme des animaux », affirmant avoir dénombré au moins 50 personnes à être mortes sur le chemin. Ces personnes déplacées se retrouvent aujourd’hui sur un espace nu, sans tente, sans abri, sous un soleil de plomb et exposés à des tempêtes de sable.
L’OCHA estime ainsi que les besoins les plus urgents de ces déplacés sont des abris, de l’eau, de la nourriture et des articles non alimentaires. Des distributions de céréales ont lieu hier mardi à N’Guimi, une ville qui accueille 12 000 déplacés, pendant que le Premier ministre nigérien Brigi Rafini visitait le site. Le PAM, le Programme Alimentaire Mondiale, prévoit de distribuer des produits de supplément nutritionnel aux enfants pour éviter qu’ils tombent dans la malnutrition. Le Premier ministre nigérien, qui a vivement critiqué la gestion de l’accueil des déplacés par les autorités locales, leur a promis une assistance alimentaire et des médicaments.