L’armée française a entrepris la reconnaissance d’une piste d’aviation dans le nord du Mali laissé à l’abandon depuis des années. Réhabilitée, elle pourrait donner à l’opération française Barkhane un avantage stratégique non négligeable dans la traque des djihadistes dans la zone sahélo-saharienne.
L’armée française vient d’y dépêcher un détachement d’une trentaine de militaires accompagnés de soldats maliens. La piste de Goundam est située à 80 kilomètres à l’ouest de Tombouctou, la position de Barkhane la plus proche. Selon les mesures effectuées, elle fait 1 400 mètres de long pour 25 mètres de large, alors que les pilotes de Barkhane savent poser un avion sur 500 mètres. Elle est en bon état, bien lisse, malgré le fait que les rares traces de pneus d’avion subsistant ont depuis longtemps été recouvertes par le sable. L’environnement est également favorable. La piste est entourée de petites collines sur lesquelles des missiles sol-air mises en batterie permettraient d’en assurer la défense. Les pick-up de l’armée malienne et les blindés français ont déjà commencé à prendre position sur ces collines alentour pour se prémunir d’attaques des multiples bandes armées, djihadistes ayant échappé à l‘opération Serval, combattants touaregs, arabes ou autres, ou simples brigands, qui sévissent dans la région. La piste doit encore subir l’expertise des membres du Génie de l’air qui doivent venir de Gao, la grande ville du nord du Mali à 450 kilomètres à l’est.
Dans cette immense région désertique qu’est le nord du Mali, la maîtrise de la voie des airs est un enjeu stratégique. Que la force Barkhane puisse y faire poser des avions ou des hélicoptères, voire y monter une petite base, lui permettrait d’augmenter d’autant son rayon d’action, elle qui doit surveiller une étendue de plusieurs milliers de kilomètres. Mais cette décision de transformer les lieux en une autre base de Barkhane devra être prise en haut lieu.