L’ONU demande 1,4 milliard de dollars de contributions financières cette année pour venir en aide à près de deux millions de réfugiés sud-soudanais, dont une majorité d’enfants qui ont fui la guerre civile dans leur pays et qui sont assaillis par la faim.
Présentant lundi à Genève un plan d’action pour faire face à la situation, le HCR et le PAM ont demandé une rallonge de 200 millions de dollars par rapport au plan initial. Ce dernier, arrêté pourtant à 1,2 milliard de dollars seulement au début de l’année, a été faiblement financé, à peine de l’ordre de 14%.
Filippo Grandi, le Haut-Commissaire pour les réfugiés, a souligné l’ampleur de la tragédie. « Avec 1,8 million de réfugiés, le Soudan du Sud est la plus importante crise des réfugiés en Afrique », a-t-il précisé lors du lancement du nouvel appel lundi à Genève.
A cause des violences, les Sud-Soudanais fuient quotidiennement leur pays pour se réfugier dans les pays voisins, notamment en Ouganda, mais aussi au Soudan, Ethiopie, Kenya, République démocratique du Congo (RDC) et République centrafricaine.
Les souffrances des Sud-Soudanais sont « inimaginables », estime de son côté David Beasley, le chef du PAM. « Les travailleurs humanitaires ne peuvent souvent pas atteindre les plus vulnérables. Beaucoup meurent de faim et de maladie et beaucoup d’autres ont fui leur patrie pour se réfugier à l’étranger », a-t-il précisé.
« Notre situation financière nous a contraints à réduire les rations alimentaires pour beaucoup de réfugiés en Ouganda », a reconnu M. Beasley, en qualifiant cette situation d’« inacceptable ».
Ce plan humanitaire ne couvre pourtant pas les besoins de près de 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui, deux ans et demi après son indépendance en juillet 2011, a plongé dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplaces et de réfugiés.