La mort de trois personnes mardi dans des affrontements entre forces de l’ordre et anciens rebelles démobilisés à Bouaké, illustre la fragilité de la situation dans la deuxième ville de Côte d’Ivoire (Centre), emblématique des mouvements de rébellion dans le pays.
Les démobilisés qui bloquaient l’entrée de la ville depuis lundi, exigent une prise en charge financière de l’État. Ils s’estiment lésés après leur engagement durant la crise post-électorale de 2010-2011, aux côtés du président Alassane Ouattara et contre l’ex-président Laurent Gbagbo. Comptant quelque 6000 à travers le pays, les démobilisés sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée.
Mais le gouvernement estime qu’ils ont bénéficié d’un programme de réinsertion dans la vie civile après leur démobilisation. Sous le mot d’ordre : “on veut aussi notre argent”, ils réclament des primes similaires à celles accordées aux militaires dont la mutinerie, la semaine dernière, a tenu en haleine les pouvoirs publics.
Les démobilisés réclament 18 millions de FCFA de primes (27.000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros), à l’issue de violentes protestations en janvier et mai de cette année.
Lundi, la ministre ivoirienne de la Solidarité, Mariatou Koné, qui a assisté aux funérailles d’un démobilisé tué pendant la mutinerie de la semaine dernière, a été empêchée de partir pendant quelques instants par les démobilisés.
Une tension qui a culminé mardi, tôt dans la matinée, avec l’intervention des forces de sécurité qui ont violemment dispersé les démobilisés bloquant l’entrée de Bouaké depuis la veille.