Sur la base d’une loi d’amnistie promulguée par le Parlement de Tobrouk (Est), le groupe armé qui contrôle la ville de Zintan a annoncé samedi avoir libéré Saïf Al Islam, le fils cadet de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, accusé de crimes contre l’humanité durant la révolte de 2011.
D’après les premières informations sur le sujet, cette libération a été commandée par le gouvernement de l’Est de la Libye. Soutenu par les Emirats Arabes Unis et l’Egypte, le gouvernement de Toubrouk, rival de celui de Tripoli, a ainsi donné son feu vert pour relâcher le fils de Kadhafi.
C’est la Brigade Abou Bakr Al Sadik qui a libéré Saïf Al Islam Kadhafi, en veillant toutefois à garder secret l’endroit où il se trouve actuellement. Les raisons de sécurité sont évidentes, mais les observateurs focalisent leur attention sur les motivations de cette libération qu’ils lient à la volonté d’apaiser les tensions entre les tribus de l’Est libyen.
Le Maréchal Khalifa Haftar, qui dirige l’Armée de Libération Nationale a en effet besoin de soutien des dernières tribus libyenne de l’Est qui contestent encore son approche. Ces dernières étaient en majorité de fervents partisans de Kadhafi. Ainsi, en annonçant la libération du fils Kadhafi, les pro-Haftar espèrent faire basculer l’avis de puissantes tribus en faveur du Maréchal.
Saïf Al Islam Kadhafi était considéré comme le potentiel successeur de son père. Mais peu après la mort de ce dernier, il avait été capturé et condamné à la peine capitale, ce qui a renforcé les dissidences entre les différentes tribus en Libye.