L’armée nigérienne a annoncé mardi avoir secouru plus d’une vingtaine de migrants dans une région désertique du pays le week-end dernier, dans une opération qui a également révélé la mort tragique d’une cinquantaine d’autres migrants clandestins, décédés assoiffés avant l’intervention de l’armée.
Abandonnés par leurs passeurs en plein désert alors qu’ils étaient en route vers la Libye, dans l’espoir de traverser la méditerranée pour rejoindre l’Europe, quelque 70 migrants partis d’Agadez la semaine passée ont pour la majorité perdu la vie dans le désert. Seuls 24 d’entre eux ont pu être sauvés in extremis par des patrouilles de l’armée nigérienne.
Cet incident n’est pas sans rappeler les dizaines d’autres drames de la migration survenus depuis le début de l’année au Niger, dont la ville d’Agadez est devenue une plaque tournante à partir de laquelle les passeurs transportent des milliers de migrants du Sahel vers la Libye.
En mai dernier, l’Italie et l’Allemagne avaient saisi la Commission Européenne pour réclamer l’ouverture d’une mission de l’UE à la frontière entre le Niger et la Libye. L’objectif est de fermer cette route migratoire en mettant en place « des programmes de développement et de croissance pour les communautés le long de la frontière ».
Toutefois cet objectif reste confronté à une série de barrières quasi infranchissables, dont celle des passeurs de migrants qui redoublent de stratagèmes et mettent en œuvre tous les moyens possibles pour continuer à marchander sur la misère des migrants.