Après avoir réuni mardi près de Paris, les deux principaux protagonistes de la cris en Libye, le maréchal Khalifa Haftar et le premier ministre Fayez al-Sarraj, le président français Emmanuel Macron s’attaque à présent au problème de la migration, en annonçant la création, dès cet été en Libye, de centres d’examen pour demandeurs d’asile.
L’objectif déclaré du chef d’État français est « d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile», a-t-il affirmé jeudi. «Les gens, on va aller les chercher. Je compte le faire dès cet», a expliqué le président Macron qui était en visite à un centre d’hébergement pour réfugiés en France.
«Les autres pays européens sont très réticents, on essaiera de le faire avec l’Europe, mais nous la France on le fera», a ajouté le chef d’État français. «On a entre 800.000 et un million de personnes en Libye, dans des camps, des hangars, ça ne relève même pas de l’humanité minimale», a insisté le président Macron, soulignant la nécessité de «stabiliser la Libye».
L’Elysée a expliqué que le but de l’opération envisagée est « d’assurer un pré-traitement des demandes, plutôt que de laisser les gens traverser la Méditerranée au risque de leur vie».
Depuis le début de l’année, plus de 100.000 personnes ont tenté de traverser la méditerranée à partir de la Libye, selon les chiffres de l’OIM, l’office international des migrations. Face aux flux incessants de migrants, dont le plus grand nombre provient des pays du Sahel et d’Afrique, l’Italie a menacé de fermer ses ports aux bateaux de migrants.
Par ailleurs, c’est la première fois que des «hotspots» vont être ouverts en Libye, alors que de tels centres avaient déjà été créés en Grèce et en Italie lors de la crise des migrants syriens en 2015.