Au Togo, la tension s’est intensifiée mercredi à Lomé entre partisans de l’opposition et forces de sécurité, qui empêchaient les protestataires de descendre dans la rue pour une manifestation interdite par le gouvernement, provoquant au moins un mort et plusieurs blessés.
Résultat de la crise politique qui dure depuis plusieurs semaines, cette situation de tension s’est exacerbée mercredi tôt le matin lorsque, à l’appel des partis de l’opposition, des manifestants ont tenté de marcher sur le siège de l’Assemblée nationale.
Les affrontements ont alors éclaté dans des quartiers périphériques de Lomé et se sont poursuivis jusque dans l’après-midi, au milieu des barricades érigées par les manifestants et des pneus brûlés.
La veille, les violents accrochages ayant opposé les forces de sécurité aux manifestants à Sokodé, la deuxième ville du pays, avaient fait trois morts, d’après un bilan fourni par le gouvernement, alors que l’opposition parle d’un nombre plus importants de morts.
Ces heurts avaient éclaté après l’arrestation d’un imam proche du parti d’opposition, le Parti national panafricain (PNP). L’imam Djobo Alassane Mohamed, un proche de Tikpi Salifou Atchadam, président du PNP, est accusé par les autorités d’appeler à la sédition.
« Un imam qui est censé prôner la paix, qui est censé prôner la solidarité se met à appeler les fidèles à s’en prendre aux militaires. Je crois que cela en est trop », a expliqué le ministre de la Sécurité, Yark Damehame. Aussitôt après l’arrestation de l’imam, des violences ont éclaté dans plusieurs villes, y compris Lomé.
La situation restait précaire mercredi, dans l’attente d’une nouvelle journée de manifestations prévue jeudi à l’appel de l’opposition, alors que le gouvernement n’autorise les marches que durant les samedis et dimanches.