Les cas d’esclavage révélés par la chaîne américaine CNN en Libye, ont fait bouger la police dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest où plus de 500 victimes de traite d’êtres humains ont été libérées et 40 trafiquants présumés arrêtés dans une vaste opération de police qui s’est déroulée simultanément dans cinq pays, a annoncé Interpol jeudi.
Près de la moitié des victimes sont des mineures et ont été forcées à « s’adonner à des activités allant de la mendicité à la prostitution », selon un communiqué publié par Interpol. La police internationale précise que l’opération a eu lieu entre le 6 et le 10 novembre courant au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Tchad, et au Sénégal.
Interpol cite l’exemple d’une adolescente du Nigeria âgée de 16 ans. Amenée au Mali par un « parrain » avec la promesse d’un travail, elle s’est retrouvée forcée par à se prostituer pour rembourser ses frais de voyage. En tout, 236 mineurs, filles et garçons ont été libérés du travail forcé ou de l’échange comme esclaves.
Les 40 trafiquants présumés seront poursuivis pour « traite d’êtres humains », « exploitation d’enfants » et « travail forcé », précise Interpol qui fait état d’un «certain nombre d’enquêtes en cours pour empêcher d’agir les réseaux criminels impliqués dans le trafic d’êtres humains», sans préciser dans quels pays.
Au cours des derniers mois, l’Organisation Internationale des migrations (OIM) et des ONG avaient attiré l’attention sur de cas de torture commis en Libye sur des migrants séquestrés. Les abus contre les migrants ont également été signalés au Niger sur la route de la migration des subsahariens vers la Libye.