Des tirs nourris ont été signalés mardi à Bouaké, ville du centre du pays, à quelque 350 km d’Abidjan, entre des militaires et des éléments du Centre de Coordination des Décisions opérationnelles (CCDO), des incidents dont les causes sont encore floues mais qui laissent craindre de nouveaux mouvements de mutins à l’image de ceux de 2017.
D’après des sources militaires ivoiriennes, les tensions entre le CCDO et les soldats de Bouaké étaient perceptibles depuis la semaine dernière. Les éléments du CCDO, censés contenir tout mouvement de rébellion, avaient décidé de camper au sein du camp de la 3ème et plus grande région militaire de Bouaké, afin de neutraliser une éventuelle mutinerie.
Mais les militaires basés dans ce camp ont refusé la supervision de leur camp par le CCDO. Ils ont donc choisi de reprendre les armes afin de faire entendre leurs voix. Les militaires de Bouaké ont en également profité pour réclamer le paiement de leur primes de mission, leur formation ainsi que leur avancement dans les grades.
Cette situation explosive a rapidement fait la une de la presse ivoirienne, et pour cause, Bouaké avait été l’an dernier au cœur du mouvement de mutinerie d’éléments de l’armée. Ce mouvement de rébellion s’était par la suite propagé à d’autres villes du pays, ce qui a finalement poussé le gouvernement à céder aux revendications de payement de primes et de promotions des militaires ivoiriens.