A deux jours de la publication, le 31 janvier de la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle de mars 2018 en Egypte, le président Abdel Fattah al-Sissi part favori après les retraits successifs, volontaires ou non, de plusieurs candidats, suscitant ainsi des appels pour le boycott du scrutin.
Dimanche, cinq personnalités parmi lesquels deux candidats malheureux de l’élection présidentielle de 2012, ainsi que Hicham Geneina, l’ancien président de l’Autorité de contrôle des comptes publics, qui avait été démis de ses fonctions par al-Sissi, ont appelé au boycott de la présidentielle de mars prochain. Ils dénoncent notamment « un climat de peur » et accusent le gouvernement d' »empêcher toute compétition loyale ».
Ainsi, aucune personnalité en vue ne reste en lice face au président Abdel Fattah al-Sissi, l’ancien maréchal au pouvoir depuis 2014, qui mène une lutte acharnée contre les Frères musulmans et les groupes djihadistes. Les derniers espoirs d’Ahmed Chafiq, pressenti un moment pour être un adversaire de poids, ont finalement fondu, le poussant à se désister après son récent retour d’exil des Émirats arabes unis.
L’autre candidat sérieux, Sami Anan, ancien chef d’état-major de l’armée, a été écarté de la course à la présidentielle après avoir été accusé par l’armée d’être responsable de la falsification de documents officiels.
Autre incident qui brouille l’image d’impartialité que tente de présenter le gouvernement, l’agression dont aurait été victime Hicham Geneina. Ce dernier, qui était l’un des responsables de la campagne de Sami Anan, aurait été blessé dans d’une altercation avec des jeunes à la suite d’un accident de voiture.
Autant d’indices qui annoncent l’élection du 26 mars comme une pure formalité pour le chef de l’État, mais qui écornent paradoxalement l’image du régime al-Sissi.