Les groupes djihadistes semblent décidés à intensifier leur pression sur le gouvernement au Mali au moment où celui-ci est vertement critiqué par l’ONU, les dernières attaques à la fois contre des cibles militaires et civiles, dans le Nord et le Centre du pays en sont l’illustration.
En l’espace de moins de trois jours, près d’une cinquantaine de soldats et de civils ont été tués dans des attaques attribuées aux extrémistes armés affiliés à Al-Qaïda. La dernière attaque de dimanche contre une base dans le Nord-Est du Mali, près de la frontière nigérienne, a fait pas moins de 14 morts parmi les soldats maliens. Le but de cette attaque était manifestement de prendre le contrôle d’une base militaire près de Ménaka, mais la manœuvre djihadiste a finalement été avortée.
Cet assaut intervient par ailleurs au lendemain d’une attaque qui avait coûté la vie à 14 soldats dans le camp militaire de Soumpi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tombouctou. Jeudi dernier, un bus transportant des civils avait roulé sur une mine dans le sud du pays, faisant une trentaine de victimes.
La multiplication des attaques terroristes a soulevé un large débat au sein de la classe politique malienne. Les dirigeants du pays s’interrogent sur les causes derrière cette recrudescence des attaques jihadistes. Un débat qui a lieu au moment où le président Ibrahim Boubacar Keïta est mis sous pression à l’international.
L’ONU a en effet adressé un ultimatum au gouvernement de Bamako jusqu’à fin mars pour mettre en application l’accord pour la paix et la réconciliation de 2015, sinon des sanctions risquent de tomber sur la tête d’officiels maliens.