Alors que l’armée et les forces de sécurité poursuivent depuis plusieurs semaines leur campagne anti-terroriste dans le Sinaï, l’ONG internationale Human Rights Watch a alerté lundi sur les conséquences humaines de cette offensive sur la population locale.
L’opération « Sinaï 2018 » s’est accompagnée d’une diminution marquée des réserves de nourriture, de médicaments, de gaz de cuisson et d’autres biens de consommation essentiels, déplore l’ONG basée à New York, qui se fonde sur des témoignages de journalistes locaux et de résidents.
Dans un communiqué publié lundi, HRW affirme que depuis le 9 février dernier, la guerre lancée par le gouvernement égyptien contre les groupes armés affiliés à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) dans le Sinaï place les 420 000 habitants de quatre villes du nord-est du pays dans une situation d’urgence humanitaire.
« Une opération antiterroriste qui met en péril la circulation de biens essentiels pour des centaines de milliers de civils est illégale et n’endiguera de toute évidence pas la violence », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
L’ONG internationale a en outre appelé le gouvernement égyptien à fournir une aide alimentaire en quantité suffisante à la population, tout en permettant aux organisations de secours telles que le Croissant-Rouge Egyptien d’intervenir sur le terrain. Les autorités égyptiennes interdisent actuellement toute évaluation indépendante de la situation dans les zones touchées par la campagne anti-djihadiste.