L’absence prolongée pour cause de maladie grave du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (ANL) qui contrôle l’Est de la Libye, ravive les tensions en même temps qu’elle relance les tentatives de réconciliation, à l’image de la rencontre, lundi et mardi au Maroc, de deux importants responsables politiques libyens.
Akila Saleh, le Président de la Chambre des Représentants, et Khaled Al-Machri, le président du Haut Conseil d’État, ont eu des entretiens, lundi à Rabat, avec plusieurs responsables marocains.
A l’ordre du jour, l’adaptation de l’accord inter-libyen de Skhirat. Conclu en 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU, cet accord apparaît aujourd’hui comme le seul cadre qui unit de nombreux Libyens.
« Nous avons officiellement demandé au gouvernement marocain d’exhorter les parties libyennes, ainsi que l’émissaire des Nations Unies (Ghassan Salamé) à accélérer le processus de résolution de la crise », a affirmé Akila Saleh dans une déclaration à la presse.
Pour lui, les conditions politiques actuelles en Libye nécessitent d’apporter quelques modifications à l’accord de Skhirat, afin d’être en phase avec les positions de toutes les parties.
Cet accord offre un cadre politique solide pour une phase transitoire devant permettre à la Libye de mettre en place des institutions « légitimes et fortes », a-t-il assuré.
«On n’a jamais été aussi proches d’un consensus sur de nombreux points de divergence », a pour sa part, affirmé Khaled Al-Machri, estimant qu’il existe une « volonté claire » chez les différents protagonistes libyens pour sortir le pays de la crise.
Les modifications de l’accord de Skhirat devraient porter, essentiellement sur la composition du Conseil présidentiel, en réduisant le nombre de ses membres de neuf à trois.
Ce Conseil, qui détient le pouvoir exécutif, remplace le président de la république, nomme le premier ministre et forme le gouvernement. Il sera ultérieurement en mesure d’assurer l’unification des institutions du pays, assure-t-on de sources libyennes.