Le président malien, Ibrahima Boubacar Keita, a été réélu au second tour de l’élection présidentielle avec 67,17% des voix contre 32,83% pour son rival, l’opposant Soumaila Cissé, dont les partisans ont aussitôt rejeté les résultats proclamés jeudi, qu’ils ont qualifiés de « hold-up électoral ».
Le camp présidentiel jubile depuis l’annonce de ces résultats provisoires, qui doivent être validés par la cour constitutionnelle après examen des recours dans les 48 heures, avant de publier les résultats définitifs.
Mais avant même la proclamation des résultats, l’opposition avait dénoncé, dès lundi, des bourrages d’urnes massifs et faisait savoir qu’elle ne reconnaîtrait pas ces résultats.
Un conseiller de Soumaila Cissé a crié au « hold-up électoral », affirmant que l’URD, le parti du candidat malheureux de l’opposition, usera de « tous les moyens légaux, y compris les marches de protestation, les meetings et les sit-in pour mettre fin à cette dictature électorale ».
De son côté, la mission d’observation de l’Union européenne a affirmé avoir constaté des irrégularités, mais non des cas de fraude. Même constat des observateurs maliens et internationaux, pour qui le scrutin s’est déroulé globalement dans des conditions normales.
Pourtant, le second tour de dimanche a été marqué par des actes d’intimidations et de violences attribués à des groupes djihadistes, ainsi que par l’assassinat du président d’un bureau de vote près de Tombouctou.
En tout cas, avec un net avantage de 67,17% des voix, IBK est assuré de rempiler pour un second mandat de 5 ans, même si le taux de participation particulièrement bas de 34%, et la situation d’insécurité dans de larges parties du Mali, laissent penser que sa tâche ne sera pas de tout repos.