Aux Comores, 17 personnes proches de l’opposition qui purgeaient des peines d’emprisonnement, viennent d’être graciées par le chef de l’Etat, Azali Assoumani, réélu en mars lors d’un scrutin très controversé.
Parmi les 17 personnes, figure Hassane Ahmed el-Barwane, secrétaire général du principal parti d’opposition JUWA, condamné à sept ans de prison après l’agression d’un militaire lors du référendum constitutionnel controversé organisé l’an dernier, qui a permis au président Assoumani de briguer un nouveau mandat.
Toutes les autres personnes graciées avaient été condamnées en décembre dernier par la Cour de sûreté de l’Etat à des peines égales ou inférieures à 20 ans, pour avoir été mêlées à une entreprise de déstabilisation et à l’agression contre un gendarme. Elles ont été «graciées de la totalité de leur peine», selon un décret présidentiel daté du 28 mai et présenté mercredi par Mohamed Ismailla, conseiller diplomatique du chef de l’Etat. Selon le même décret, quatre autres personnes condamnées à la réclusion criminelle à perpétuité pour «complot, tentative de coup et atteinte à la sûreté de l’Etat», ont vu leurs peines «commuées en 20 ans d’emprisonnement». Parmi elles, figurent l’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui et Bahassane Ahmed Saïd, frère de l’ancien vice-président Djaffar Ahmed Saïd, tombé en disgrâce, avant de se réfugier en France.
Depuis l’an dernier, de nombreuses personnalités de l’opposition qui dénoncent la dérive autoritaire du chef de l’Etat, ont été arrêtées, notamment l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011), toujours assigné à résidence. La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) avait accusé le président Azali de «museler, voire, nettoyer» l’opposition avant la présidentielle de mars 2019. De fait, les poids lourds de l’opposition n’ont pas été autorisés à se présenter au scrutin.