L’Instance chargée des élections présidentielles anticipées du 15 septembre en Tunisie (Isie), a validé vingt-six candidatures et écarté 71.
La liste finale des candidats sera publiée le 31 août. Cette instance est présidée par Nabil Baffoun.
Parmi les candidatures rejetées figure celle de Mounir Baatour, qui se présente comme défenseur des droits des LGBTQ, bien qu’il soit contesté au sein de cette communauté. La candidature de cet avocat revendiquant ouvertement son homosexualité aurait constitué une première dans l’histoire du pays et du monde arabe.
Chaque candidat doit disposer du parrainage de 10 députés, 40 maires ou de 10.000 électeurs inscrits dans au moins 10 circonscriptions.
D’autres candidatures ont été rejetées pour absence de garantie financière, le seuil ayant été fixé à 10.000 dinars (environ 3.200 euros).
Seules deux femmes figurent dans la liste des 26 candidatures validées: l’ancienne ministre du Tourisme, Salma Elloumi, et Abir Moussi, une pasionaria du régime du dictateur déchu Zine el Abidine Ben Ali et présidente du Parti destourien libre.
La candidature de l’homme d’affaires et magnat des médias, Nabil Karoui, a également été retenue.
M. Karoui, un personnage controversé, est présenté comme un adversaire de taille pour le Premier ministre Youssef Chahed, candidat du parti Tahya Tounes, récemment fondé.
A aussi été validée la candidature d’Abdelfattah Mourou, du parti d’inspiration islamique Ennahdha. M. Mourou occupe temporairement la présidence du Parlement en lieu et place de Mohamed Ennaceur, devenu chef d’Etat par intérim après le décès le 25 juillet de Béji Caïd Essebsi.
Le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, sera également sur la ligne de départ, et celui-ci pourrait se révéler être un candidat majeur.
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 15 septembre, la campagne officielle devant se tenir entre le 2 et le 13. Les résultats de ce premier tour seront annoncés le 17 septembre, selon le calendrier électoral de l’Isie.
La date du second tour n’est pas encore déterminée.
Prévue en fin d’année, cette élection a été anticipée à la suite du décès de M. Caïd Essebsi, qui en 2014 a été le premier président démocratiquement élu au suffrage universel de l’histoire moderne de la Tunisie.
Ce pays pionnier des Printemps arabes de 2011 est parvenu jusqu’ici à poursuivre sur la voie de la démocratisation.
Ce scrutin présidentiel et les législatives prévues durant l’automne seront toutefois cruciaux pour l’avenir de cette jeune démocratie, qui reste confrontée à d’importantes difficultés économiques et sociales.