L’ONU a publié mardi un rapport sur le manque persistant de matériel et de formation de la Force militaire anti-jihadiste G5-Sahel. Ce rapport a été remis au Conseil de sécurité.
Dans le même temps, « les conditions de sécurité ont continué de se détériorer dans toute la région du Sahel, comme en témoignent les attentats perpétrés par des groupes terroristes contre des civils et des membres des forces de sécurité et la persistance des violences intercommunautaires », relève le patron de l’ONU, en pointant une hausse des attentats au Burkina Faso.
« Les chiffres sont choquants », insiste-t-il. « Rien que depuis janvier, plus de 1.500 civils ont été tués au Mali et au Burkina Faso. En outre, plus d’un million de personnes – deux fois plus que l’an dernier – ont été déplacées à l’intérieur des frontières des cinq pays considérés ».
« Pour jouer pleinement son rôle et obtenir des résultats plus tangibles, la Force conjointe aura besoin d’un soutien accru », réclame le secrétaire général, en rappelant la demande des pays du Sahel d’un mandat plus fort de l’ONU pour mener à bien leur mission.
Jusqu’à présent, les Etats-Unis refusent cette perspective qui impliquerait davantage de financement, préférant miser sur leur aide bilatérale aux pays du G5-Sahel.
Par ailleurs, les ministres européens de la Défense se sont accordés mardi sur un renforcement du soutien à la sécurité dans la région du Sahel, afin de lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée et toute autre menace pesant sur la sécurité et la paix.
L’action de l’UE en faveur de la sécurité et la stabilité dans les pays du G5 Sahel se décline essentiellement à travers ses missions relevant de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) au Sahel: EUCAP Sahel Mali, EUCAP Sahel Niger et EUTM Mali.
Dans le cadre de son Fonds fiduciaire pour l’Afrique, l’UE soutient aussi les efforts déployés par les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger), afin d’apporter une réponse commune aux grandes menaces transfrontières et aux principaux besoins régionaux en matière de développement.
En outre, les jihadistes et les autres groupes armés ont trouvé dans les mines d’or du Sahel une nouvelle source de revenus, profitant de la défaillance des Etats concernés, met en garde l’ONG International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié mercredi.
Le G5-Sahel compte 5.000 militaires de Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Tchad, appuyé par les forces françaises composées de 4500 militaires dans le cadre de l’opération Barkhane.